Ordre des mots

L’ORDRE DES MOTS DANS LA PHRASE

L’ordre des mots en yiddish est très flexible mais est dominé par la place fixe, en 2e  position, de la partie conjuguée du verbe.

Autour de cet élément fixe viennent se placer les autres éléments de la phrase (sujet, compléments, adverbes…) selon un ordre souple qui traduit l’intention du locuteur. Chacun de ces éléments est une unité syntaxique formée d’un ou plusieurs mots.

Notion d’unité syntaxique

1. Définition : l’unité syntaxique est un mot ou un groupe de mots qui occupe une fonction syntaxique dans la phrase : sujet, verbe, compléments (d’objet direct ou indirect, circonstanciel), adverbe… Lorsque dans une unité syntaxique figure un substantif, il peut être précisé par différents mots : d’une part des déterminants, d’autre part divers compléments (adjectifs épithètes, compléments de nom, proposition relative). L’unité syntaxique forme une entité indissociable lors des permutations possibles dans une phrase.  

Quelques exemples :

L’unité syntaxique formant le sujet des trois phrases suivantes est constituée successivement de 1, de 3 et de 10 mots :

Elle s’appelle Kitsiזי1 הייסט2 קיצי
Le beau chat s’appelle Kitsi.די שיינע קאַץ1 הייסט2 קיצי3
Ce beau et grand chat siamois aux yeux bleus s’appelle Kitsi.די דאָזיקע שיינע גרויסע סיאַמער קאַץ מיט די בלויע אויגן1 הייסט2 קיצי3

Le sujet peut même être complété par une subordonnée :

Le beau et grand chat siamois aux yeux bleus qui est assis à la fenêtre s’appelle Kitsi.די שיינע גרויסע סיאַמער קאַץ מיט די בלויע אויגן וואָס זיצט בײַם פֿענצטער1 הייסט2 קיצי

Il en est de même de tout complément. Ainsi l’unité syntaxique formant le complément d’objet direct des deux phrases ci-dessous est constituée de 2 et de 4 mots :

La femme lit un livre. 3די פֿרוי1 לייענט2 אַ בוך
La femme lit le grand livre historique de Dubnov.די פֿרוי1 לייענט2 דובנאָווס גרויס געשיכטע־בוך3

Le complément circonstanciel de lieu des deux phrases ci-dessous est constitué de 2 et de 9 mots :

Un homme est assis dans le jardin. 3אַ מאַן1 זיצט2 אין גאָרטן
Un homme est assis dans le petit jardinet du centre-ville historique de Paris.אַ מאַן1 זיצט2 אין דעם קליינעם גערטנדל פֿון היסטאָרישן שטאָטצענטער פֿון פּאַריז3

2. Lors d’une permutation c’est toute l’unité syntaxique qui est déplacée en bloc. Les phrases « standard » ci-dessus sont formées d’un sujet occupant la 1ère place, du verbe conjugué en 2e place et en 3e place, les compléments, attributs, adverbes… Lors de la permutation, l’un des éléments placés après le verbe, ici en 3e position, vient occuper la 1ère place et le sujet est alors placé après le verbe, en 3e position (le sujet doit rester, en général, au contact du verbe). Le verbe conjugué reste à sa place, la deuxième. 

Le beau et grand chat siamois aux yeux bleus qui est assis à la fenêtre s’appelle Kitsi.די שיינע גרויסע סיאַמער קאַץ מיט די בלויע אויגן וואָס זיצט בײַם פֿענצטער1 הייסט2 קיצי3
Le beau et grand chat siamois aux yeux bleus qui est assis à la fenêtre s’appelle Kitsi.קיצי1 הייסט2 די שיינע גרויסע סיאַמער קאַץ מיט די בלויע אויגן וואָס זיצט בײַם פֿענצטער3
Un homme est assis dans le petit jardinet du centre-ville historique de Paris.אַ מאַן1 זיצט2 אין דעם קליינעם גערטנדל פֿון היסטאָרישן שטאָטצענטער פֿון פּאַריז3
Dans le petit jardinet du centre-ville historique de Paris est assis un homme.אין דעם קליינעם גערטנדל פֿון היסטאָרישן שטאָטצענטער פֿון פּאַריז1 זיצט2 אַ מאַן3

Certains compléments circonstanciels peuvent faire partie de la même unité syntaxique que le sujet, ou bien constituer une unité syntaxique distincte :

Les villes au Moyen-Age avaient peu d’habitants.שטעט אין מיטלעלטער1 האָבן געהאַט ווייניק אײַנוווינער
Au Moyen-Age, les villes avaient peu d’habitants.אין מיטלעלטער1 האָבן שטעט געהאַט ווייניק אײַנוווינע
Les Juifs en Amérique parlent majoritairement anglais.יידן אין אַמעריקע1 רעדן מערסטנס ענגליש
En Amérique, les Juifs parlent majoritairement anglais.אין אַמעריקע1 רעדן יידן מערסטנס ענגליש

Notion de “mots zéro”  

Certains mots (“mots-outils”), placés au début d’une proposition, sont considérés comme des “mots zéro” ou occupant la place zéro avant le mot qui occupe la 1ère place. 

1. Ce sont des conjonctions ou autres mots subordonnants : 

a)  soit des conjonctions de coordination (ou, mais, et… און, אָבער, אָדער) qui réunissent deux phrases ou deux propositions de même statut : 

Maman travaille et l’enfant dort.די מאַמע אַרבעט און0 דאָס קינד1 שלאָפֿט2
Maman travaille mais l’enfant dort.די מאַמע אַרבעט אָבער0 דאָס קינד1 שלאָפֿט2

b)  soit des conjonctions de subordination ou des pronoms relatifs  (que, qui… אַז, ווי, וואָס, וועלכער ) qui réunissent une proposition subordonnée (qui ne pourrait être énoncée seule) à une principale :

Je te dis qu’elle viendra demain.איך זאָג דיר אַז0 זי1 וועט2 קומען מאָרגן
Je ne sais pas comment elle viendra.איך ווייס נישט ווי (אַזוי)0 זי1 וועט2 קומען

c) les pronoms relatifs compléments

La femme que tu vois est avocate.די פֿרוי וועלכע/וואָס0 דו1 זעסט2 איז אַן אַדוואָקאַטין
L’homme avec lequel elle parle. דער מאַן מיט וועלכן0 זי1 רעדט

 (La liste de ces « mots-outils » et leur emploi se trouve à la fin de ce chapitre).

2. Les “mots zéro” ne sont pas comptés comme unité syntaxique et n’occupent donc pas la 1ère place. Ainsi les phrases des exemples ci-dessus pourraient commencer par un de ces mots-outils sans en modifier l’ordre. 

La femme s’appelle Rokhl (Rachel).די פֿרוי1 הייסט2 רחל [ראָכל]
Et la femme s’appelle Rokhl (Rachel).און0 די פֿרוי1 הייסט2 רחל [ראָכל]
Mais la femme s’appelle Rokhl (Rachel).אָבער0 די פֿרוי1 הייסט2 רחל [ראָכל]
L’homme était assis dans le jardin.דער מאַן1 איז2 געזעסן אין גאָרטן
Lorsque l’homme était assis dans le jardin...ווען0 דער מאַן1 איז2 געזעסן אין גאָרטן
La femme lit un livre.די פֿרוי1 לייענט2 אַ בוך
… que la femme lit un livreאַז0 די פֿרוי1 לייענט2 אַ בוך…

Remarque. Les auxiliaires, formant la partie conjuguée des temps composés et des modes du verbe (placés en 2e position) et les invariables verbaux (participes, infinitifs, coverbes détachés et composantes non conjugables de verbes périphrastiques, invariants) forment des unités syntaxiques distinctes (voir ci-dessous).

Place du verbe conjugué dans la phrase déclarative simple

Une phrase déclarative simple est formée de plusieurs éléments (sujet, verbe, attribut, compléments…)

Dans une phrase déclarative “standard” le verbe conjugué est placé en 2e position. Mais il peut être placé en 1ère ou 3e position dans des cas particuliers avec une intention précise.

A. Le verbe conjugué en 2e position

“Le verbe conjugué vient à la 2e place” : c ’est une règle fondamentale valable dans toute proposition déclarative, mais souvent aussi interrogative et exclamative.

  • au présent, il s’agit du verbe lui-même dans sa forme conjuguée.
  • pour tous les autres temps et modes, il s’agit de l’auxiliaire qui sert à former ce temps ou ce mode.

En cas de permutations, le verbe garde sa 2e place.

Exemples :

a) le verbe simple :                           

La vieille femme s’appelle Rokhl.די אַלטע פֿרוי1 הייסט2 רחל [ראָכל]
La vieille femme s’appelle Rokhl.רחל [ראָכל]1 הייסט2 די אַלטע פֿרוי
L’homme l’a dit hier.דער מאַן1 האָט2 דאָס נעכטן געזאָגט
L’homme l’a dit hier / Hier, l’homme l’a dit.נעכטן1 האָט2 דאָס דער מאַן געזאָגט
L’homme l’a dit hier / C’est ce que l’homme a dit hier.דאָס1 האָט2 דער מאַן נעכטן געזאָגט
La femme malade écrira demain une longue lettre.די קראַנקע פֿרוי1 וועט2 מאָרגן שרײַבן אַ לאַנגן  בריוו
Demain, la femme malade écrira une longue lettre.מאָרגן1 וועט2 די קראַנקע פֿרוי שרײַבן אַ לאַנגן בריוו
C’est une longue lettre que la femme malade écrira demain / Demain, la femme malade écrira une longue lettre.אַ לאַנגן בריוו1 וועט2 די קראַנקע פֿרוי שרײַבן מאָרגן

b) le verbe à coverbe :

L’enfant entre dans la chambreדאָס קינד1 גייט2 אַרײַן אין צימער
L’enfant est entré dans la grande chambre.אין גרויסן צימער1 איז2 דאָס קינד אַרײַנגעגאַנגען
Le grand père signe la lettreדער זיידע1 שרײַבט2 אונטער דעם בריוו
Le grand père a signé la lettreדעם בריוו1 האָט2 דער זיידע אונטערגעשריבן

c) le verbe périphrastique

Moyshe aime la musique moderne.משה1 האָט2 ליב מאָדערנע מוזיק
Moyshe aimait la musique moderne.משה1 האָט2 ליב געהאַט מאָדערנע מוזיק
Moyshe aimait la musique moderne.מאָדערנע מוזיק1 האָט2 משה ליב געהאַט
L’enseignante est d’accord avec elle.די לערערין1 איז2 מסכּים [מאַסקים] מיט איר
L’enseignante sera jamais d’accord avec elle.קיין מאָל1 וועט2 די לערער נישט מסכּים [מאַסקים] זײַן מיט איר

Dans tous ces exemples une seule unité syntaxique précède le verbe conjugué. Cela peut être le sujet ou tout autre élément.

Remarque 1. Dans une phrase interrogative, exclamative ou simplement énonciative apportant simplement une information, le même ordre des mots est possible et seule l’intonation indique alors s’il s’agit d’une interrogation ou d’une exclamation.

Le livre ne coutera rien..דאָס בוך וועט גאָרנישט קאָסטן
Le livre ne coûtera rien ??דאָס בוך וועט גאָרנישט קאָסטן
Le livre ne coûtera rien !!דאָס בוך וועט גאָרנישט קאָסטן

Remarque 2. Dans une phrase complexe, la règle est la même tant dans la proposition principale que dans la subordonnée.

Je te dis qu’il connait ce livre.איך1 זאָג דיר אַז0 ער1 קען2 דאָס בוך
De ma chambre je l’entends chanter et je la vois danser.פֿון מײַן צימער1 הער2 איך ווי0  ער1 זינגט2 און0 איך1 זע2 ווי0 זי1 טאַנצט2
Le médecin a ordonné d’opérer immédiatement car il n’y avait pas d’autre choix.דער דאָקטער1 האָט2 געהייסן גלײַך אָפּערירן ווײַל0 קיין אַנדער ברירה [בריירע]1 איז2 נישט געווען

Remarque 3. Quand la subordonnée est placée avant la principale, toute la subordonnée fait office de 1ère unité syntaxique. Le verbe de la principale occupe alors la 2e place de la phrase, suivi du sujet en position 3. 

Quand j’étais enfant, j’avais un chien.ווען איך בין געווען קליין, האָב איך געהאַט אַ הונט
De ma chambre je l’entends chanter.ווי ער זינגט1, הער2 איך3 פֿון מײַן צימער
Comme il n’y avait pas d’autre choix, le médecin a ordonné d’opérer immédiatement.ווײַל קיין אַנדער ברירה [בריירע] איז נישט געווען1האָט2 דער דאָקטער3 געהייסן גלײַך אָפּערירן

Le pronom עס

2. Le pronom עס peut avoir deux fonctions : 

  • soit il est un vrai pronom personnel neutre (c’est-à-dire qu’il représente quelqu’un ou quelque chose), sujet ou COD, 
  • soit il est un sujet « fictif » purement grammatical qui ne représente rien (עס explétif).

a) Lorsque עס est un pronom personnel neutre :

  • il peut être le sujet (véritable): 
La femme a un enfant. Il a pleuré toute la nuit.די פֿרוי האָט אַ קינד. עס האָט געוויינט אַ גאַנצע נאַכט
La femme a un enfant.Toute la nuit il a pleuré.די פֿרוי האָט אַ קינד. אַ גאנצע נאַכט האָט עס געוויינט

Dans ces cas, le sujet עס ne disparait pas lors d’une permutation.

  • il peut être le COD, et dans ce cas עס ne peut être placé en 1ère position :
Rends-moi le livre. Je veux le lire aujourd’hui.גיב מיר אָפּ דאָס בוך. איך וויל עס לייענען הײַנט

Mais les permutations des autres unités syntaxiques sont possibles (tout en gardant le pronom עס après le verbe). Une unité syntaxique étant placée en 1ère position, elle prend la place du sujet, qui se place après le verbe en 3e position, et le COD עס se trouve en 4e  position :

Je veux le lire aujourd’hui.הײַנט וויל איך עס לייענען
C’est aujourd’hui que je veux le lire.לייענען וויל איך עס הײַנט

b)  Mais עס peut être un sujet fictif (עס explétif) vide de sens et qui n’a d’autre fonction que de remplir la 1ère  place et permettre au verbe d’occuper la 2e. Le עס explétif ne peut exister qu’en 1ère position et il disparait dès qu’on place un autre élément en 1ère. Dans la phrase ci-dessous, le véritable sujet est דער קאָפּ :

La tête me fait mal aujourd’hui.עס טוט מיר הײַנט וויי דער קאָפּ

Le עס, sujet fictif, disparait lorsque la 1ère position est occupée par n’importe quelle autre unité syntaxique permettant au verbe conjugué (טוט) d’occuper la 2e position :

La tête me fait mal aujourd’hui. / J’ai mal à la tête aujourd’hui.עס טוט מיר הײַנט וויי דער קאָפּ
La tête me fait mal aujourd’hui.דער קאָפּ טוט מיר הײַנט וויי
Aujourd’hui, la tête me fait mal.הײַנט טוט מיר וויי דער קאָפּ
J’ai mal à la tête aujourd’hui.מיר טוט הײַנט וויי דער קאָפּ

Remarque. Le verbe s’accorde en nombre avec le véritable sujet. Comparez :

Une dent me fait mal.עס טוט מיר וויי אַ צאָן
Les dents me font mal.עס טוען מיר וויי די ציין

c)  עס dans les phrases impersonnelles

  • עס peut correspondre  au il (pronom neutre) français :
Il pleut aujourd’hui dans la vallée.עס רעגנט הײַנט אין טאָל

Il disparaît obligatoirement lors d’une permutation dans laquelle la 1ère  place est occupée par une autre unité syntaxique :

Il pleut aujourd’hui dans la vallée.עס רעגנט הײַנט אין טאָל
Il pleut aujourd’hui dans la vallée. / Aujourd’hui, il pleut dans la vallée.אין טאָל רעגנט הײַנט
Il pleut aujourd’hui dans la vallée. / Aujourd’hui, il pleut dans la vallée.הײַנט רעגנט אין טאָל
  • mais il y a des tournures impersonnelles  qui n’existent pas en français (et sont traduites par des tournures différentes).
Je vais bien aujourd’hui.עס איז מיר הײַנט גוט
La femme s’est trouvée mal / a eu un malaise.עס איז דער פֿרוי געוואָרן שלעכט

Ici aussi, lorsque la 1ère place est occupée par un autre terme, le עס disparaît :

Je vais bien aujourd’hui.עס איז מיר הײַנט גוט
Je vais bien aujourd’hui.מיר איז הײַנט גוט
Je vais bien aujourd’hui / Aujourd’hui, je vais bien.הײַנט איז מיר גוט
La femme a eu un malaise.עס איז דער פֿרוי געוואָרן שלעכט
La femme a eu un malaise.דער פֿרוי איז געוואָרן שלעכט
Hier, la femme a eu un malaise.נעכטן איז דער פֿרוי געוואָרן שלעכט

d) le pronom עס permet la construction impersonnelle איז דאָ il y a :

Cette construction existe uniquement au présent. Elle est formée avec le verbe זײַן à la 3e personne et l’adverbe דאָ

  • au singulier :  
Il y a un élève dans la classe.עס איז דאָ אַ שילער אין קלאַס
  •  au pluriel :
Il y a deux élèves dans la classe.עס זײַנען דאָ צוויי שילער אין קלאַס
  •   à la forme négative, דאָ devient ניטאָ / נישטאָ
SingulierIl n’y a pas de chaise dans la classe.עס איז נישטאָ / ניטאָ קיין שטול אין קלאַס
PlurielIl n’y a pas de chaises dans la classe.עס זײַנען נישטאָ / ניטאָ קיין שטולן אין קלאַס
  • aux autres temps et modes, l’adverbe דאָ disparait et c’est l’auxiliaire זײַן qui se conjugue. Au passé : 
Il y avait une fleurעס איז געווען אַ בלום
Il y avait des fleursעס זײַנען געווען בלומען

Au futur :

Il y aura une fleurעס וועט זײַן אַ בלום
Il y aura des fleursעס וועלן זײַן בלומען

Conjugaison de « il y a » 

Au présent, passé et futur, à la forme affirmative et négative, au singulier et au pluriel.

PlurielמערצאָלSingulierאיינצאָל
Présent affirmatifIl y a des עס זײַנען דאָIl y a un(e) עס איז דאָ אַ 
Présent négatifIl n’y a pas de(s) עס זײַנען נישטאָ קייןIl n’y pas de עס איז נישטאָ קיין




Passé affirmatifIl y avait desעס זײַנען געוועןIl y avait un(e)עס איז געווען אַ
Passé négatifIl n’y avait pas deעס זײַנען נישט געווען קייןIl n’y avait pas deעס איז נישט געווען קיין




Futur affirmatifIl y aura desעס וועלן זײַןIl y aura un(e)עס וועט זײַן אַ
Futur négatifIl n’y aura pas deעס וועלן נישט זײַן קייןIl n’y aura pas deעס וועט נישט זײַן קיין

Remarque.  עס « sujet fictif », disparait lorsqu’une autre unité syntaxique occupe la 1ère   place :            

Dans la classe il y a un élève.אין קלאַס איז דאָ אַ שילער
En été il y aura beaucoup de fleurs. זומער וועלן זײַן אַ סך בלומען

3. L’Infinitif tautologique permet aussi de placer le verbe conjugué en  2e position. 

B. Le verbe conjugué en 1ère position

“Jamais on ne place le verbe conjugué en 1ère position sans raison. Il y a toujours, dans ces cas, une intention.” (Yudl Mark)

1. Manière d’exposer la suite d’un récit en reliant deux phrases. Cette liaison entre les propositions se fait habituellement par l’inversion verbe-sujet (la 2e phrase est une consécutive). 

La proposition זי האָט געזאָגט אַז (Elle a dit que) et la proposition האָט זי געזאָגט אַז (Alors / / là-dessus, elle a dit) ne sont pas équivalentes. La 2e implique un discours qui l’a précédée et dont האָט זי געזאָגט אַז est la suite dans le récit. Comparez :

Le soleil brillait. Elle a dit qu’elle avait faim.די זון האָט געשײַנט. זי האָט געזאָגט אַז זי איז הונגעריק
Il a dit qu’il voulait manger quelque chose. Là, elle a dit qu’elle avait faim aussi. ער האָט געזאָגט אַז ער וויל עפּעס עסן. האָט זי געזאָגט אַז זי איז אויך הונגעריק

Dans le premier exemple, les deux phrases ne sont pas reliées entre elles. Dans le deuxième, le verbe en première position indique qu’il s’agit d’une suite dans le récit.

On utilise cette construction pour exprimer la relation de cause à effet (où la phrase avec le verbe à la première place indique l’effet). Comparez :

Je suis sorti(e). J’ai pris un parapluie.איך בין אַרויס. איך האָב גענומען אַ שירעם
Il s’est mis à pleuvoir. J’ai donc pris un parapluie. עס האָט אָנגעהויבן רעגענען. האָב איך גענומען אַ שירעם

Dans le 2e exemple, l’inversion verbe-sujet indique que la deuxième phrase est la conséquence de la première.

Remarque. On peut relier les deux phrases en une phrase consécutive complexe, où la première proposition fait office de 1ère unité syntaxique. Le verbe de la deuxième proposition occupe alors la 2e place de la phrase, suivi du sujet en position 3. 

Il s’est mis à pleuvoir. J’ai donc pris un parapluie. עס האָט אָנגעהויבן רעגענען. האָב איך גענומען אַ שירעם
Il s’est mis à pleuvoir, j’ai donc pris un parapluie. עס האָט אָנגעהויבן רעגענען, האָב איך גענומען אַ שירעם

S’il ne s’agit pas d’une phrase consécutive, les deux propositions sont reliées par une virgule ou par la conjonction און (et).

Je suis sorti(e). J’ai pris un parapluie.איך בין אַרויס. איך האָב גענומען אַ שירעם
Je suis sorti(e), j’ai pris un parapluie.איך בין אַרויס, איך האָב גענומען אַ שירעם
Je suis sorti(e) et j’ai pris un parapluie.איך בין אַרויס און איך האָב גענומען אַ שירעם

Ainsi l’inversion verbe-sujet en yiddish, tout comme les adverbes alors ou donc en français, exprime un rapport de causalité ou bien un rapport de succession dans le temps.

C’est la manière habituelle de raconter une histoire et de relier les propositions qui se suivent. C’est l’inversion verbe-sujet qui relie la 2e action à la 1ère, puis la 3e  à la 2e

Je suis sorti dans la rue, alors j’ai rencontré mon oncle, qui m’a dit…איך בין אַרויסגעגאַנגען אין גאַס, האָב איך געטראָפֿן מײַן פֿעטער, האָט ער מיר געזאָגט

Remarque. Lorsque le dernier élément d‘une proposition est aussi sujet de la proposition suivante, la liaison en français peut être un pronom relatif sujet: j’ai rencontre mon oncle qui m’a dit

C’est aussi une manière  typique du conte populaire de relier à un sujet un trait essentiel de l’histoire :

Il était une fois un roi qui avait une reine…אַ מאָל איז געווען אַ מלך [מיילעך], האָט ער געהאַט אַ מלכּה [מאַלקע]

Ainsi dans une phrase, lorsque la 2e  proposition commence par le verbe, elle peut exprimer la conséquence ou la cause :  

  • la 2e proposition (introduite en français par alors, donc) est explicitement la conséquence de la 1ère,  qu’elle soit affirmative ou négative :

 – affirmative :

Elle veut réussir l’examen, alors elle étudie jour et nuit.זי וויל אויסהאַלטן דעם עקזאַמען, לערנט זי טאָג און נאַכט
Aujourd’hui il est déjà tard, alors nous terminerons demain.הײַנט איז שוין שפּעט, וועלן מיר ענדיקן מאָרגן
Cette chaise est cassée, alors je vais m’asseoir sur une autre.דער שטול איז צעבראָכן, וועל איך זיך זעצן אויף אַן אַנדערן
Il ne veut pas (écrire), alors c’est moi qui écris la lettre.  ער וויל נישט שרײַבן, שרײַב איך דעם בריוו

   – négative :

Papa n’est pas à la maison, alors c’est moi qui réponds au téléphone.דער טאַטע איז נישט אין דער היים, ענטפֿער איך אין טעלעפֿאָן
  • la 2e proposition, négative ou affirmative, peut aussi donner la raison de ne pas faire une action exprimée par la 1ère. Le verbe conjugué en 1ère position correspond ici à une sorte de “mais” en français. 
Je veux écrire la lettre mais je n’ai pas de papier.איך וויל שרײַבן דעם בריוו, האָב איך נישט קיין פּאַפּיר
Tu pouvais aller à la mer, mais tu n’en avais pas envie.דו האָסט געקענט אַרויספֿאָרן צום ים [יאַם], האָסטו נישט געהאַט קיין חשק [כיישעק]
Je serais bien allé chez lui, mais il habite  très loin. (chanson populaire)  כ’וואָלט צו אים געקומען, וווינט ער זייער ווײַט

2. Lorsque la phrase commence par le verbe conjugué, elle expose la suite d’un récit

  • le sujet du verbe figure dans la phrase précédente :
Qui voudra d’un tel mari ? Il passe toute la journée au lit et se plaint.ווער וועט וועלן אַזאַ מאַן ? ליגט אין בעט אַ גאַנצן טאָג און קלאָגט זיך
  • le locuteur a déjà donné des précisions antérieurement. (comme la phrase française qui commence par : alors, donc, ainsi…)
Alors je me suis retrouvé(e) à vivre seul(e) dans la forêt. [quand, pourquoi , etc. a probablement été précisé auparavant]האָב איך אַליין געלעבט אין אַ וואַלד
  • la suite du récit peut exprimer l’idée de contraste, déconvenue (peut correspondre en français à l’expression et voici que) :
Tout ce travail c’est moi qui l’ai terminé. Et voici qu’il arrive et dit que tout cela ne vaut rien.די גאַנצע אַרבעט האָב איך געענדיקט. קומט ער און זאָגט אַז דאָס אַלץ איז גאָרנישט ווערט
Tout l’effort de les élever, c’est elle qui l’a eu. Et voici qu’on arrive alors que tout est fini et on les lui prend. [Mendele Moykher-Sforim]די מי אויסצוהאָדעווען זיי, האָט געהאַט זי.  קומט מען דערנאָך צום פֿאַרטיקן און מע נעמט זיי צו
  • La suite du récit expose la conséquence des évènements déjà relatés : deux phrases consécutives commençant par le verbe conjugué : la 1ère constate un fait relié à un récit précédent (non rélaté…), tandis que la 2e exprime la conséquence de la 1ère. Le lien entre les deux phrases peut être renforcé par דאָך ou אָבער, ou par les deux ensemble :
Mais Brokhe ne peut supporter une injustice. Alors elle lui dit : Mords toi la langue. [Sholem-Aleykhem]קאָן דאָך אָבער ברכה [בראָכע] קיין עוולה [אַוולע] ניט לײַדן. זאָגט זי צו אים : בײַס דיר אָפּ די צונג
Mais comme elle n’est, excusez-moi, qu’une simple femme, elle me dit : Tu commets un péché, Tevye… [Sholem-Aleykhem] איז זי דאָך אָבער, זאָל מיר מוחל [מויכל] זײַן, אַ נקבֿה [נעקייווע], מאַכט זי צו מיר : דו זינדיקסט, טבֿיה

3. C’est une manière simple pour introduire un ton différent, une coloration affective :

a) une certaine soudaineté, d’une action inattendue, une insistance

Alors, lorsque nous arrivâmes chez lui, il était toujours au lit.קומען מיר אַרײַן צו אים, און ער ליגט נאָך אַלץ אין בעט
Alors, nous lui parlons, argumentons et lui, comme si de rien n’était.רעדן מיר צו אים און טענהן [טײַנען], און ער מאַכט זיך ניט וויסנדיק

b) une nuance d’étonnement ou d’indignation utilisant, le plus souvent, le schéma :

verbe  + article אַ + sujet + complément circonstanciel  + און + phrase négative

 Et voici qu’un homme vit pendant des mois dans une chambre et il ne remarque même pas une chose aussi simple qu’une porte.וווינט אַ מענטש חדשים [כאַדאָשים] לאַנג אין אַ צימער און באַמערקט נישט אַזאַ פּשוטע [פּאָשעטע] זאַך ווי אַ טיר
(Et voici qu’) une jeune fille reste des journées entières à la maison, mange et boit et ne fait strictement rien de ses dix doigts [langue parlée]  זיצט אַ מיידל גאַנצע טעג אין דער היים, עסט און טרינקט און טוט נישט קיין האַנט אין קאַלטן וואַסער

4. L’Inversion verbe-sujet est aussi employée dans une phrase conditionnelle, interrogative, exclamative ou une incidente.

a) Inversion conditionnelle

La proposition conditionnelle est souvent construite sans conjonction. C’est l’inversion verbe-sujet qui donne alors le sens “conditionnel, que le verbe soit :

  •  au conditionnel : 
Si tu savais, tu viendrais.וואָלטסטו געוווּסט, וואָלטסטו געקומען
  • au présent :
Si on voyage tranquillement, on arrive plus vite.פֿאָרט מען שטילער, קומט מען גיכער
  • au passé : 
Si tu l’as attrapé, ne le lâche pas.האָסטו אים געכאַפּט, לאָז אים נישט אָפּ
  • au futur :
Si je le vois, je lui dirai.וועל איך אים זען, וועל איך אים זאָגן

b) Inversion interrogative :  

  • questions ordinaires (elles auraient le même sens sans l’inversion) : 
Rentre-t-il déjà ??גייט ער שוין אַהיים
As-tu tout compris ??האָסטו אַלץ פֿאַרשטאַנען
  • questions rhétoriques (l’inversion est indispensable à la suite d’un raisonnement, d’une démonstration)
Alors ? Que t’avais-je dit ? Avais-tu besoin de verser tant de larmes ?נו ? וואָס האָב איך דיר געזאָגט ? האָסטו באַדאַרפֿט פֿאַרגיסן אַזוי פֿיל טרערן

c) Phrase exclamative :

  •    Idiomatique, exprimant incrédulité ou perplexité :
Qu’est-ce que j’en sais !!ווייס איך וואָס
  • Mettant en avant une qualité/capacité/exploit (positif ou négatif) du sujet, utilisant le schéma : verbe + sujet accentué + qualité/capacité/exploit :
Il est d’une bêtise ! / Est-il bête !!איז ער אַ בהמה [בעהיימע]
Elle est d’une intelligence !!איז זי קלוג
Elle fait un poisson extraordinaire ! !קאָכט זי פֿיש

Des phrases au sens similaire peuvent se faire avec seulement verbe + sujet. Dans ce cas, les deux éléments sont accentués au présent, mais seulement le sujet dans les temps composés :

Elle fait une de ces cuisines !!קאָכט זי
Comme ils seront contents !!וועלן זיי זיך פֿרייען
  • Exprime souhait / malédiction :
Si au moins il avait où coucher !וואָלט ער כאָטש געהאַט אויף וואָס זיך צו ליגן
Que le diable l’emporte ! !כאַפּט אים דער טײַוול

d) Phrase incise

  • Dans une phrase attribuant à quelqu’un des paroles qu’on cite, comme si on considérait que les paroles citées constituaient la 1ère  unité syntaxique.
― Entrez, dit-il.  ―Merci beaucoup,  répondit-elle. קומט אַרײַן – האָט ער געזאָגט. – אַ שיינעם דאַנק – האָט זי געענטפֿערט
  • Remarque comme entre parenthèses :

  idiomatiques, presque vides de sens, servant d’appui au discours :

Vois-tu, Yosl, un peu de gnole ne ferait pas de mal maintenant !זעסטו, יאָסל, אַ ביסל בראָנפֿן אַצינד שאַט טאַקע נישט
Cette histoire, si j’ai bien compris, est ainsi, me comprends-tu jeune homme… אַזוי, הייסט עס, איז די מעשׂה [מײַסע], פֿאַרשטייסטו מיך, בחור [באָכער]

– non idiomatiques avec un sens propre plus net :

Ils commencent, me semble-t-il, à avoir peur. זיי הייבן אָן, דאַכט מיר, מורא [מוירע] האָבן
La calotte était pour elle, apparemment, un peu trop grande.די יאַרמלקע איז געווען פֿאַר איר, ווײַזט אויס, אַ ביסל צו גרויס

5.  Le verbe est aussi en 1ère position :

a) à l’impératif

  • à la 2e personne du singulier et du pluriel ;
Va à l’école ! !גיי אין שול אַרײַן
Revenez au plus vite! !קומט צוריק וואָס גיכער
  • à la 3e personne du singulier et du pluriel, (exprimé par le subjonctif) : c’est l’auxiliaire זאָל  qui est en 1ère position :
Qu’il aille donc à l’école !!זאָל ער גיין אין שול אַרײַן
Qu’ils reviennent au plus vite !!זאָלן זיי צוריקקומען וואָס גיכער

b) à la 2e personne du singulier, le verbe peut être en 1ère position, le pronom personnel sujet n’étant pas nécessaire :   

Tu es fou.[ביסט משוגע [מעשוגע
Tu as gagné.האָסט געוווּנען
Tu mens.זאָגסט אַ ליגן

C. Le verbe conjugué en 3e position  

Le verbe conjugué n’est placé en 3e position que dans des cas très particuliers et entraîne une intonation visant à mettre en relief les mots placés en 1ère et en 3e position.

1. Il s’agit de souligner un des termes placés avant le verbe et l’intonation permettra cette insistance :

Il respire à peine.ער אָטעמט קוים
C’est à peine s’il respire.קוי’ם ער אָטעמט
Je n’ai pas très envie d’y aller.איך וויל נישט שטאַרק גיין אַהין
Je n’ai vraiment pas très envie d’y aller.שטאַ’רק גיין אַהין וויל איך נישט
Elle ne fait qu’acheter et que dépenser l’argent. [Yitskhok Bashevis]נאָ’ר זי קויפֿט און נאָ’ר זי וואַרפֿט מיט געלט 

2. Dans une interrogation, le verbe conjugué est placé en 3e position dans deux cas : 

a)  lorsqu’on veut insister particulièrement sur un terme de l’interrogation qu’on place en 1ère :

Hier, où as-tu été ??נע’כטן וווּ ביסטו געווען
Au concert, qui viendra demain ??אויפֿן קאָנצע’רט ווער וועט מאָרגן קומען

b)  lorsqu’on réunit deux questions en une :

Où et quand va-t-il avec vous ??וווּ און ווען גייט ער מיט אײַך
Pourquoi  et comment a-t-il fait cela ??פֿאַר וואָ’ס און ווי אַזוי’ האָט ער עס געטאָן

Place des différents éléments des invariables verbaux

Il s’agit de la place des divers éléments non conjugués du verbe. Ils forment des unités syntaxiques qu’il s’agisse :

  • de l’infinitif ou du participe passé formant avec un auxiliaire les temps composés (et les modes et aspects)
  • des coverbes ou du pronom personnel זיך 
  • des invariants du verbe périphrastique et des éléments fixes des aspects.

A. Place de l’invariable verbal (participe ou infinitif), servant à former les temps et modes

Il s’agit d’une unité syntaxique qui peut occuper :

1. La 3e place

C’est le cas le plus fréquent et le plus « naturel » : 

Il écrira une lettre à maman demain.ער1 וועט2 שרײַבן3 אַ בריוו דער מאַמען מאָרגן
Il a écrit une lettre à maman hier.ער1  האָט2 געשריבן3 אַ בריוו דער מאַמען נעכטן

2. La 4e place, voire plus loin

Une ou plusieurs unités syntaxiques peuvent s’intercaler entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbe (qui est donc repoussé vers la 4e, 5e  place) :

Il a écrit une lettre à maman hier.ער1 האָט2 דער מאַמען3 געשריבן4 אַ בריוו נעכטן
Il écrira une lettre à maman demain.ער1  וועט2 מאָרגן3 דער מאַמען4 שרײַבן5 אַ בריוו

Lorsqu’il y a plusieurs unités syntaxiques (compléments, adverbes) se rapportant au verbe, pour la clarté du discours, la partie non conjuguée du verbe ne doit pas être trop éloignée de l’auxiliaire.Un juste équilibre doit être trouvé” (Yudl Mark) et surtout on ne peut intercaler aucune unités syntaxiques comportant une proposition subordonnée. Dans le cas contraire il s’agit d’une intention stylistique (voir ci-dessous). Ainsi la phrase suivante, intercalant compléments et adverbes, n’est pas correcte :

Pourquoi c’est justement hier que le jeune home a-t-il raconté toute l’histoire à son père ?פֿאַר וואָס האָט דער יונגער־מאַן דעם טאַטן די גאַנצע מעשׂה [מײַסע] גראָד נעכטן דערציילט 

Mais lorsqu’il s’agit de pronoms, ils s’intercalent naturellement :

Pourquoi le lui a-t-il raconté justement hier ??פֿאַר וואָס האָט ער עס אים גראָד נעכטן דערציילט 

3. La 1ère place

  • On peut placer l’invariable verbal à la première place lorsqu’on veut insister sur l’action du verbe. Ce début de phrase suggère des suites de phrases (comme celles placées entre parenthèses) et qui prennent un sens d’après le contexte : 
Elle est venue ce matin.זי איז געקומען הײַנט אין דער פֿרי 
Elle est bien venue ce matin (mais elle n’a commencé à travailler que le soir).געקומען איז זי הײַנט אין דער פֿרי (אָבער זי האָט אָנגעהויבן אַרבעטן פֿאַר נאַכט)
Il a  lu tout le livre.ער האָט געלייענט דאָס גאַנצע בוך 
Certes il a lu tout le livre (mais il n’a rien compris).געלייענט האָט ער דאָס גאַנצע בוך (אָבער ער האָט גאָרנישט פֿאַרשטאַנען)
Il a bien lu tout le livre, mais pour comprendre : rien du tout.   געלייענט האָט ער דאָס גאַנצע בוך, אָבער פֿאַרשטאַנען האָט ער גאָרנישט
Vous avez dit cela hier.איר  האָט דאָס געזאָגט נעכטן
Vous l’avez bien dit hier (mais pas fait). געזאָגט  האָט איר דאָס נעכטן (אָבער נישט געטאָן) 
(En tout cas) vous l’avez bien dit hier, (que vous l’ayez pensé ou non).געזאָגט האָט איר דאָס נעכטן (צי איר האָט דאָס טאַקע געמיינט, צי נישט)
  • En considérant comme acquise l’action exprimée par le verbe en 1e  position on peut insister par l’intonation sur un autre élément de la phrase (correspondant au français, c’est bien vous, c’est bien cela….) : 
C’est bien vous qui l’avez dit (et pas quelqu’un d’autre).געזאָגט האָט איר דאָס (איר און נישט קיין אַנדערער)
C’est bien cela que vous avez dit (et pas autre chose).געזאָגט האָט איר דאָס (און נישט עפּעס אַנדערש)
Il viendra bien (mais trop tard).קומען וועט ער (אָבער צו שפּעט)
C’est bien lui qui viendra (et pas un autre).קומען וועט ער ( און נישט קיין אַנדערער)
C’est bien le mardi qu’il arrivera (mais il ne commencera à travailler que le mercredi).קומען וועט ער דינסטיק, אָבער אָנהייבן אַרבעטן וועט ער ערשט מיטוואָך
  • L’invariable verbal placé en début de phrase peut englober des compléments formant avec lui une seule unité syntaxique :
C’est à Varsovie que j’ai fait sa connaissance.באַקענט מיט אים האָב איך זיך אין וואַרשע
Ce n’est que lundi que je peux venir le soir.קומען אין אָוונט קען איך בלויז מאָנטיק

4. En fin de phrase

  • Lorsque la phrase est courte, le participe et l’infinitif peuvent facilement être placés en fin de phrase :
Il a écrit la lettre hier.ער האָט דעם בריוו נעכטן אָנגעשריבן
Elle lui a tout dit.זי האָט אים אַלץ געזאָגט
Nous chanterons avec vous.מיר וועלן מיט אײַך זינגען
  •  Lorsque la phrase est longue, cet ordre n’est employé que lorsqu’on veut donner à la phrase une certaine solennité :
Demain, si possible, je parlerai avec elle.איך וועל מאָרגן, אויב עס וועט זײַן מעגלעך, מיט איר רעדן
Déjà hier ils ont complètement terminé leur travail.זיי האָבן שוין נעכטן די אַרבעט אין גאַנצן פֿאַרענדיקט

Il s’agit alors d’une intention stylistique, mais ce ne peut être une manière de parler, de raconter une histoire.

B. Place du coverbe

Pour la place du coverbe, le problème ne peut se poser qu’au présent et à l’impératif, lorsque celui-ci est détaché du verbe. Il est possible d’intercaler une ou plusieurs unités syntaxiques entre le verbe et le coverbe :

  1. Au présent, c’est le coverbe qui « sert » d’invariant. 
  • Il se place en 3e position après le verbe conjugué, toujours en 2e position. 

Mais des unités syntaxiques peuvent s’intercaler entre le verbe, et le coverbe est alors repoussé en 4e, voir 5e position :

Elle allume maintenant les bougies du shabat avec une allumette.
זי צינדט2 אָן3 יעצט די שבת־ליכט [שאַבעס] מיט אַ שוועבעלע
זי צינדט2 יעצט אָן4 די שבת־ליכט מיט אַ שוועבעלע
זי צינדט2 יעצט די שבת־ליכט אָן5 מיט אַ שוועבעלע
זי צינדט2 מיט אַ שוועבעלע אָן די שבת־ליכט
  • Mais lorsque la 1e place est occupée par une autre unité syntaxique que le sujet, celui-ci se place en 3e position après la partie conjuguée du verbe et le coverbe occupe la position 4 :      
Maintenant, elle allume les bougies de chabatיעצט צינדט2 זי אַן4 די שבת־ליכט [שאַבעס]
Ce soir je m’en vais.הײַנט אין אָוונט פֿאָר2 איך אַוועק4 

À l’impératif :

Mets la lettre dans la boite.וואַרף1 אַרײַן2 דעם בריוו אין קעסטל / וואַרף1 דעם בריוו אַרײַן3 אין קעסטל
Reviens immédiatement !!3קום1 תּיכּף [טייקעף] צוריק

Remarque 1. Le coverbe seul ne peut occuper la 1ère place.

2. Aux temps et modes “composés“, le coverbe forme un seul mot avec l’infinitif ou le participe passé, et on se trouve dans le cas précédent où la partie non conjuguée du verbe peut être placée en différentes positions :

Je suis entré(e) chez toi 10 minutes plus tard.
איך בין אַרײַנגעקומען צו דיר אין שטוב צען מינוט שפּעטער
אַרײַנגעקומען בין איך צו דיר אין שטוב צען מינוט שפּעטער
צען מינוט שפּעטער בין איך אַרײַנגעקומען צו דיר אין שטוב
איך בין צען מינוט שפּעטער אַרײַנגעקומען צו דיר אין שטוב
    Je vais entrer chez toi 10 minutes plus tard.
איך וועל אַרײַנקומען צו דיר אין שטוב  צען מינוט שפּעטער
איך וועל צען מינוט שפּעטער אַרײַנקומען צו דיר אין שטוב
איך וועל צו דיר אין שטוב אַרײַנקומען צען מינוט שפּעטער
איך וועל צען מינוט שפּעטער צו דיר אין שטוב אַרײַנקומען

C. Place du pronom זיך dans les verbes pronominaux

1.  Au présent et à l’impératif   

a) Le pronom זיך est placé immédiatement après le verbe

Il la rencontre tous les jours.ער טרעפֿטזיך3 מיט איר יעדן טאָג
Ne te dispute pas avec elle !!קריג זיך ניט  מיט איר

b) Lorsque la 1ère place est occupée par une autre unité syntaxique que le sujet, 

  • le verbe conjuguée gardant la 2e place, 
  • le sujet (qui doit être au contact du verbe) se place en 3e position 
  • et le pronom זיך  occupe alors la 4e  place :
Il la rencontre tous les jours. יעדן טאָג1 טרעפֿטער3 זיך4  מיט איר

2. Dans les autres temps et modes :    

a) Le pronom זיך est placé, plus librement, entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbe où peuvent être intercalées d’autres unités syntaxiques :

  • soit juste avant la partie non conjuguée du verbe :
Il s’est amusé avec lui toute la journée. 
ער האָט2 זיך3 געשפּילט מיט אים אַ גאַנצן טאָג
ער האָט2 מיט אים זיך4 געשפּילט אַ גאַנצן טאָג
ער האָט2 אַ גאַנצן טאָג זיך4 געשפּילט מיט אים
ער האָט2 אַ גאַנצן טאָג מיט אים זיך5 געשפּילט
  • soit juste après l’auxiliaire
Il s’est amusé avec lui toute la journée. ער האָט2 זיך3 מיט אים געשפּילט אַ גאַנצן טאָג
Il va s’amuser avec lui toute la journée. ער וועט2 זיך3 מיט אים אַ גאַנצן טאָג שפּילן

b) Dans une phrase longue, comprenant plusieurs compléments, adverbes, etc., le rejet de la partie non conjuguée du verbe loin du pronom זיך rend la phrase difficile à comprendre et peu naturelle :

Les enfants ont joué avec le ballon dans le grand parc.
[peu naturel] די קינדער האָבן זיך מיטן באַלעם אין גרויסן גאָרטן געשפּילט
[plus naturel] די קינדער האָבן זיך געשפּילט מיטן באַלעם אין גרויסן גאָרטן
[plus naturel] די קינדער האָבן זיך אין גרויסן גאָרטן געשפּילט מיטן באַלעם

Remarque 1 : S’il existe un autre verbe dans la phrase, זיך doit être placé près du verbe dont il fait partie :

Tous les camarades sont venus s’amuser avec lui.אַלע חבֿרים [כאַוויירים] זײַנען געקומען זיך שפּילן מיט אים

Toutefois, cet usage n’est pas toujours suivi, et le זיך peut également être dissocié du verbe auquel il se réfère :

Tous les camarades sont venus s’amuser avec lui.אַלע חבֿרים [כאַוויירים] זײַנען זיך געקומען שפּילן מיט אים

Remarque 2. : Le pronom זיך ne peut venir après la partie non conjuguée du verbe :

Le public va se disperser bientôt.
[incorrect] דער עולם [אוילעם] וועט באַלד צעגיין זיך
[correct] דער עולם וועט זיך באַלד צעגיין
[correct] דער עולם וועט באַלד זיך צעגיין
Les enfants viennent s’amuser.
[incorrect] די קינדער קומען שפּילן זיך
[correct] די קינדער קומען זיך שפּילן

Toutefois, de nombreux auteurs ne suivent pas cette règle.

Remarque 3. : Lorsqu’un infinitif ou un participe commence la phrase, on peut placer זיך avant ou après (Yudl Mark a une préférence pour la place avant).

Je l’ai rencontré il y a un an. געטראָפֿן זיך / זיך געטראָפֿן מיט אים האָב איך מיט אַ יאָר צוריק
En le rencontrant je voulais…טרעפֿנדיק זיך / זיך טרעפֿנדיק מיט אים האָב איך געוואָלט
Il désirait beaucoup le rencontrer. טרעפֿן זיך / זיך טרעפֿן מיט אים  האָט ער שטאַרק  געוואָלט

Remarque 4 : Lorsque l’infinitif avec זיך  est substantivé et précédé d’un article, le pronom זיך  se place après le verbe 

le jeux / le fait de jouerדאָס שפּילן זיך
(le fait de) faire sa toiletteדאָס וואַשן זיך
la rencontre / les rencontresדאָס טרעפֿן זיך

c)  Dans un verbe à coverbe 

  • Au présent et à l’impératif : זיך  se place entre le verbe conjugué et le coverbe
Je me lève et elle se couche.איך שטעל2  זיך3  אויף4 און  זי לייגט זיך אַוועק
Lève-toi ! !שטעל זיך אויף
Couche toi !!לייג זיך אַוועק

Lorsque la 1ère place est occupée par une autre unité syntaxique que le sujet, celui-ci se place en 3e position après la partie conjuguée du verbe (toujours en 2e position) ; le pronom זיך occupe alors la 4e place et le coverbe la 5e

Le matin je m’habille.אין דער פֿרי1 טו2 איך זיך4 אָן5
  • Aux temps composés : le coverbe ne forme qu’un mot avec l’infinitif ou le participe passé, ce qui maintient les mêmes positions des éléments :
Je me suis levé(e)איך האָב2 זיך3 אויפֿגעשטעלט4
Le matin, je me suis habillé(e)אין דער פֿרי1 האָב2 איך3 זיך4 אָנגעטאָן5

4.  Les verbes périphrastiques formés d’un auxiliaire et d’un invariant.

a) ils forment en général une unité fixe où les permutations sont impossibles. La place de l’invariant par rapport au verbe est identique à la place du coverbe par rapport au verbe.

à l’infinitif : avouerמודה [מוידע] זײַן זיך
au présent : j’avoueאיך בין זיך מודה
au passé : j’ai avouéאיך האָב זיך מודה געווען
  • Au présent et à l’impératif :
Elle se met en colèreזי1 ווערט2 אין כּעס3 [קאַאַס ]
Mets-toi en colère ! !ווער אין כּעס
Tu es d’accord avec elle דו ביסט מסכּים [ מאַסקים] מיט איר
Sois d’accord avec elle !!זײַ מסכּים מיט איר

On peut intercaler des unités syntaxiques entre le verbe et l’invariant :

Elle est très en colère aujourd’hui.זי1 איז2 הײַנט3 שטאַרק4 אין כּעס5 [קאַאַס]
Je suis tout à fait d’accord avec toi.  איך בין2 מיט דיר3 אין גאַנצן4 מסכּים5 [מאַסקים]
Je suis tout à fait d’accord avec toi.  איך בין2 אין גאַנצן3 מסכּים4 [מאַסקים] מיט דיר
  • aux autres temps et modes l’invariant précède (le plus souvent) la partie non conjuguée du verbe et diverses unités syntaxiques peuvent venir s’intercaler entre l’auxiliaire et l’ensemble invariant-partie non conjuguée du verbe :
Il a avoué toute la vérité hier.
ער האָט2 מודה געווען3 דעם גאַנצן אמת [עמעס] נעכטן
נעכטן האָט2 ער מודה געווען3 דעם גאַנצן אמת4
 ער האָט2 נעכטן3 מודה געווען4 דעם גאַנצן אמת
ער האָט2 דעם גאַנצן אמת3 נעכטן4 מודה געווען5
ער האָט2 דעם גאַנצן אמת3 מודה געווען4 נעכטן5
  • Mais il est toujours possible de détacher l’invariant pour le mettre en début de phrase.
Il est vraiment très en colère aujourd’hui.אין כּעס1 איז2 ער3 הײַנט זייער שטאַרק 
Il n’a avoué qu’hier.מודה1 האָט ער3 זיך4 געווען5 ערשט נעכטן
Il avouera peut-être, mais se repentira-t-il, je n’en suis pas sûr.מודה וועט ער זיך אפֿשר [עפֿשער] זײַן, אָבער צי ער וועט אויך תּשובֿה  [טשוּווע] טאָן, בין איך נישט זיכער

b) Cependantצ dans les verbes très usuels, la permutation est possible :

              – pour ליב האָבן, elle est très rare :

J’ai aimé. איך האָב ליב געהאַט
J’ai aimé. [rare]איך האָב געהאַט ליב

     – pour חתונה האָבן elle est un peu plus fréquente :

Il s’est marié. ער האָט חתונה [כאַ׳סענע] געהאַט / ער האָט געהאַט חתונה

– pour אין זינען האָבן et  מסכּים זײַן elle est fréquente :

Tu avais à l’esprit. דו האָסט אין זינען געהאַט / דו האָסט געהאַט אין זינען
Il était d’accord.ער האָט מסכּים [מאַסקים] געווען / ער האָט געווען מסכּים

Et là encore, mettre l’invariant en 1ère position est une manière de le mettre fortement en relief et surtout en comparaison : 

J’aimais cette fille comme je n’avais jamais aimé personne auparavant. ליבהאָב איך געהאַט דאָס מיידל ווי איך האָב פֿריִער קיינעם נישט ליב געהאַט
Il mariera sa fille dans un an, mais la dot est déjà déposée à la banque.חתונה וועט ער מאַכן זײַן טאָכטער אין אַ יאָר אַרום, אָבער דער נדן [נאַדן] ליגט שוין  אין באַנק

5. Dans les aspects les éléments qui les composent ont un ordre, en général, assez fixe.

a) L’aspect ponctuel : est formé de deux unités syntaxiques : 

auxiliaire טאָן/געבן  

– la racine verbale formant un substantif précédé de l’article indéfini אַ  

  • Au présent  la permutation est impossible :
Je jette un coup d’œil.איך1 גיב2 אַ קוק3
Il fait un sourire.ער טוט אַ שמייכל
  • aux autres temps et modes les deux unités syntaxiques qui forment cet aspect peuvent permuter et sont équivalents :
Il fit un saut. ער 1 האָט2 אַ שפּרונג3 געטאָן4  =  ער האָט געטאָן אַ שפּרונג
Je jetterai un coup d’œil. איך1 וועל2 אַ קוק3 געבן4 = איך וועל געבן אַ קוק

Placer en 1ère le substantif précédé de אַ et en l’accentuant fortement est une manière de le mettre en relief :

C’est un sourire qu’elle a faitאַ שמייכל טוט זי
Il lui a jeté un (drôle) coup d’œil.אַ קוק האָט ער געגעבן אויף איר
Il fit un de ces sauts.אַ שפּרונג האָט ער געגעבן

b) dans les autres aspects la permutation n’est possible qu’en début de phrase dans un contexte de mise en opposition :

  • Aspect de durée d’action : האַלטן אין + אינפֿיניטיוו 
Que raconte-t-il qu’il m’a vu dormir à table ? (alors que) J’étais en train de lire lorsqu’il est entré!וואָס דערציילט ער מעשׂיות [מײַסעס] אַז ער האָט מיך געזען שלאָפֿן בײַם טיש ?  אין לייענען האָב איך  געהאַלטן ווען ער איז אַרײַנגעקומען
Tu crois que les enfants nous ont laissé dormir ? Mais pas du tout ! Ils n’ont fait que crier toute la nuit.מיינסט די קינדער האָבן אונדז געלאָזט שלאָפֿן ? אַ נעכטיקער טאָג ! אין איין שרײַען האָבן זיי געהאַלטן אַ גאַנצע נאַכט 
  • Aspect d’imminence d’action : אינפֿיניטיוו  + האַלטן בײַם / האַלטן בײַ 
On était sur le point d’échanger des coups. Alors il ouvrit la porte et s’enfuitבײַ קלעפּ האָט עס שוין געהאַלטן, האָט ער געעפֿנט די טיר און איז אַנטלאָפֿן
  • Aspect de début d’action : נעמען (זיך) + אינפֿיניטיוו / נעמען (זיך) + צו + סובסטאַנטיוו
Maintenant on trinquera vraiment, et on se mettra au travail pour de bon demain.איצט וועלן מיר מאַכן דעם אמתן [עמעסן] לחיים [לעכאַיִם] און צו דער אַרבעט וועלן מיר זיך נעמען מאָרגן
  • Aspect de permanence et d’emphase : טאָן + אינפֿיניטיוו 
L’homme errait toujours d’un pays à un autreוואַנדערן האָט געטאַן דער ייִד פֿון איין לאַנד צום אַנדערן
Je porte à votre connaissance…מעלדן טו איך אײַך  אַז

Mais si d’autres unités syntaxiques sont placées avant les éléments constituant l’aspect, la permutation est impossible.

Aujourd’hui il ne fait que travailler [phrase possible]הײַנט האַלט ער אין איין אַרבעטן
[phrase impossible]הײַנט אין איין אַרבעטן האַלט ער*
Hier il s’est mis au travail [phrase possible]נעכטן האָט ער זיך גענומען צו דער אַרבעט
[phrase impossible]נעכטן צו דער אַרבעט האָט ער זיך גענומען*

II Place du sujet  

A. Qu’il soit exprimé par un mot ou plusieurs, il n’a pas de place fixe, il peut être déplacé comme n’importe quelle unité syntaxique.

1. En général, le sujet est au contact du verbe conjugué. Sa place la plus fréquente est la 1ère, mais il occupe la 3e place si la 1ère  est occupée par une autre unité syntaxique.

Le bau chat aux yeux bleus a mangé tout un poisson hier די שיינע קאַץ מיט די בלויע אויגן1 האָט נעכטן אויפֿגעגעסן אַ גאַנצן פֿיש
Maman est revenue du marché ce matin.די מאַמע1 איז הײַנט אין דער פֿרי צוריקגעקומען פֿון מאַרק
Ce matin, maman est revenue du marché.אין דער פֿרי1  איז די מאַמע3געקומען פֿון מאַרק
C’est du marché que maman est revenue ce matin.געקומען1  איז2  די מאַמע3  פֿון מאַרק
Maman est revenue du marché ce matin.פֿון מאַרק1 איז2 די מאַמע3 געקומען אין דער פֿרי

2. Le sujet peut parfois occuper d’autres places, plus loin et pas obligatoirement au contact du verbe conjugué :

נעכטן איז׳2 געקומען3 די מאַמע4פֿון מאַרק / געקומען איז נעכטן די מאַמע פֿון מאַרק.

פֿון מאַרק1 איז2 נעכטן3 געקומען4 די מאַמע5.

– avec le עס explétif le vrai sujet peut se placer en 3e position ou plus loin :          

    עסוועט2 דער טאַטע3 מאָרגן צוריקקומען פֿון פּאַריז.   Papa reviendra demain de Paris.       

   עס   וועט2 מאָרגן3 צוריקקומען4 דער טאַטע5 פֿון פּאַריז

עס האָט נעכטן גערעגנט.                                          Il a plu hier.   

.  

B -lorsque le sujet est exprimé par un pronom personnel il doit être placé au contact du verbe conjugué :

– soit juste avant, en 1e position ער האָט נעכטן געשריבן אַ בריוו.                                            

–  soit immédiatement après, en 3e    position lorsque la 1e est occupée 

אַ בריוו האָט ער נעכטן געשריבן. / נעכטן האָט ער געשריבן אַ בריוו.

C. Lorsque la phrase a un sujet et un complément d’objet direct

  1. s’il n’y pas d’indication objective permettant de distinguer le sujet de l’objet, c’est l’ordre des mots qui les distingue : sujet avant le verbe et le COD après (comme en français) :  

די מאַמע זעט דאָס קינד.   l’enfant.   Maman voit

            דאָס קינד זעט די מאַמע.  L’enfant voit maman.      

2. Mais l’ordre peut être modifié lorsque la distinction est possible entre le sujet et l’objet 

-par la déclinaison de l’article :

דעם זון זעט די מאַמע. Maman voit le fils.                       

מיט דער באָבען רעדט דער זיידע.Grand père parle avec grand-mère.      

– par le contexte (ou l’intonation) :

דאָס ווינטעלע האָט אויפֿגעוועקט דאָס שלאָפֿנדיקע קינד.          Le vent a réveillé l’enfant endormi.

דאָס שלאָפֿנדיקע קינד האָט אויפֿגעוועקט דאָס ווינטעלע.

   (c’est) l’enfant endormi (que) le vent a réveillé.         

D. Mise en relief du sujet.

Les différents éléments de la phrase peuvent être soulignés en les plaçant au début, en 1e position. Pour le sujet, dont c’est la place « naturelle », un autre moyen est donc nécessaire. C’est à l’aide du mot   דאָסen début de phrase ou bien דאָסou עס placés après le verbe conjugué que cette mise en relief se fera. (En français cela correspond à la tournure : c’est moi/ toi/ lui   qui…..)

Ainsi dans les deux phrases suivantes :

ער/ בערל האָט געזאָגט אַז  דײַן פֿעטער איז אַ ליגנער.  Il/Berl a dit que ton oncle est un menteur.            

דײַן שוועסטער האָט זייער שיין געזונגען נעכטן אין אָוונט.   Ta sœur a très bien chanté hier soir.             

le sujet sera mis en relief :

– Soit en plaçant דאָס en début de phrase suivi du verbe puis du sujet fortement accentué en 3e   position. 

דאָס האָט ער׳/בע׳רל געזאָגט אַז דײַן פֿעטער איז אַ ליגנער.

 C’est lui/ Berl qui a dit que ton oncle était un menteur.

דאָס האָט דײַ׳ן שווע׳סטער אַזוי שיין געזונגען  נעכטן אין אָוונט.

. C’est ta sœur qui a si bien chanté hier soir.

– soit en plaçant דאָס  ou עס en 3e   position,  le sujet fortement accentué  restant à sa place avant le verbe :

ער׳ /בער׳ל האָט דאָס /עס געזאָגט אַז דײַן פֿעטער איז אַ ליגנער.

דײַ׳ן שווע׳סטער האָט דאָס / עס אַזוי שיין געזונגען נעכטן אין אָוונט.

Dans une phrase interrogative דאָס  sert à renforcer le mot interrogatif. Comparez   :

  1. ווער דאַרף דאָסQui a besoin de cela ?          
  2. ווער דאַרף אַ בוך ?   Qui a besoin d’un livre ?        

3 )  וער דאַרף דאָס אַ בוך ? Qui donc a besoin d’un livre ?    

Dans la 1e phrase דאָס  est un pronom personnel neutre (cela) COD. Alors que dans la  3   phrase il ne sert qu’à souligner le sujet et correspond au français donc.

ווער האָט דיר דאָס געזאָגט אַז משה וועט קומען  ? Qui donc t’a dit que Moyshè allait venir ?         

ווי אַזוי האָסטו דאָס געקענט זאָגן אַזאַ נאַרישקייט ?  Comment, diantre, as-tu pu dire une telle bêtise ?

ווי אַזוי וועלן זיי זיך דאָס גיין פֿאַרטשעפּען מיט אַזאַ גרויסן יונג [י. מײַטליס]

Comment, mais vraiment comment, iraient-ils s’attaquer / chercher noise à un aussi grand gaillard.

III – Placedu complément d’objet. Lorsque dans la phrase 

A – Il y a un seul complément,

1. complément direct(à l’accusatif) ou indirect avec ou sans préposition (au datif : voir chapitre « verbes » lien)  

– aux temps simples il est placé après le verbe :

דער מאַן1 זעט2 די פֿרוי3  / ער זאָגט דער פֿרוי  /      ער רעדט מיט דער פֿרוי

L’homme voit la femme / il dit à la femme / il parle avec la femme.

– aux « temps composés », il est placé après la partie non conjuguée du verbe : 

דער מאַן האָט2 געזען3 די פֿרוי4.   

/דער מאַן האָט געזאָגט דער פֿרוי.      / דער מאַן האָט גערעדט מיט דער פֿרוי

(un ordre différent impliquerait la volonté d’insister sur le complément et, en parlant, le complément serait accentué :

 דער מאַן האָט די פֿרוי געזען.       

דער מאַן האָט דער פֿרוי געזאָגט.      /  דער מאַן האָט מיט דער פֿרוי גערעדט.

2. Si le substantif est remplacé par un pronom personnel il est toujours placé entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbe :               

דער מאַן האָט געזען די פֿרוי  /  דער מאַן האָט זי געזען.        ער וועט זאָגן דער פֿרוי / ער וועט איר זאָגן.

Lorsque le complément est introduit par une préposition, il peut être placé avant ou après la partie non conjuguée du verbe :

ער האָט גערעדט מיט איר – ער וועט  מיט איר רעדן

3. Mais le complément peut toujours être placé en 1e   positionsi on veut le mettre en valeur :  

מיט דער יונגער פֿרוי רעדט דער טאַטע / ….האָט דער טאַטע גערעדט./   מיט איר  האָט דער טאַטע גערעדט.

דעם מאַן / אים האָט ער געזען.          דער פֿרוי / איר האָט ער געזאָגט.

B – Il y a 2 compléments : un COD (à l’accusatif) et un COI ou tout autre complément circonstanciel (au datif)

1. COI sans préposition :

a) Lorsque les compléments sont des substantifs

– aux temps simples : le datif est placé de préférence (pour Y.Mark) plus près du verbe conjugué suivi de l’accusatif :

די מאַמע גיט דער טאָכטער אַ מתּנה  [מאַטאָנעMaman donne un cadeau à sa fille.        

משה [מוישע] שרייבט דער טאָכטער אַ בריוו.   Moïshè écrit une lettre à sa fille.      

גיב דער טאָכטער אַ מתּנה !  Donne un cadeau à la fille !. 

שרײַב דער טאָכטער אַ בריוו !    Ecris une lettre à la fille !   

– aux « temps composés » :

.. les 2 compléments peuvent venir après la partie non conjuguée du verbe :

 די מאַמע האָט געגעבן דער טאָכטער אַ בוך   = די מאַמע האָט געגעבן אַ בוך דער טאָכטער.

.. on peut aussi placer le COI entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbeדי מאַמע האָט דער טאָכטער געגעבן אַ בוך.                                                                     

Mais on ne peut intercaler entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbe : 

  • les 2 compléments, די מאַמע האָט דער טאָכטער אַ בוך געגעבן                           
  • ni le COD seul די מאַמע האָט אַ בוך געגעבן דער טאָכטער                                      

(Cela donne à la phrase une intonation particulière non utilisée dans la langue parlée.)

b)–  Si l’un des compléments est remplacé par un pronom personnel il est placé entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbe.

ער האָט געגעבן אַ אַ בוך דער טאָכטערIl a donné un livre à sa fille.                   

איך וועל איר געבן אַ בוך.Je lui donnerai un livre.                                             

איך וועל עס געבן דער מאַמען.je le donnerai à maman.                                        

c) si les 2 compléments sont remplacés par des pronoms : c’est le pronom à l’accusatif qui précède le pronom au datif 

זי זאָגט עס דעם פֿאָטער  Elle le dit au père.          <= זי זאָגט עס איםElle le lui dit. 

איך גיב דיר דאָס בוך  Je te donne le livre     =>   איך גיב עס דיר   Je te le donne.  

– au temps composés ils se placent entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbe

זי האָט עס געזאָגט דעם פֿאָטער  / זי האָט עס אים געזאָגט / איך האָב עס דיר געגעבן

Lorsque la 1e place est « occupée », le pronom sujet se place immédiatement après le verbe conjugué, suivie des pronoms compléments.

הײַנט גיב איך עס דיר             Aujourd’hui je te le donne.   

נעכטן האָט זי עס אים געזאָגט.     Hier elle le lui a dit.           

2. COI ou tout complément circonstanciel introduit par une préposition : le COD est placé avant le complément indirect ou circonstanciel. 

בערל קויפֿט אַ מתּנה פֿאַר זײַן טאָכטער.            Berl achète un cadeau pour sa fille.     

ער שלאָגט דאָס פֿערד מיט אַ בײַטש.      Il bat le cheval avec un fouet.         

 Aux temps composés les 2 compléments sont placés après la partie non conjuguée du verbe. 

ער האָט געקויפֿט אַ מתּנה פֿאַר זײַן טאָכטער     /       ער האָט געשלאָגן דאָס פֿערד מיט אַ בײַטש

Il a frappé le cheval avec un fouet.          /   Il a acheté un cadeau pour sa fille.

Mais si on désire insister sur le COD on peut le placer plus loin du verbe

ער האָט געקויפֿט פֿאַר זײַן טאָכטער אַ מתּנה.       /       ער האָט געשלאָגן מיט אַ בײַטש דאָס פֿערד.

IV – Place des adverbes  

A –Lorsqu’il n’y a qu’un seul adverbe 

1. s’il est formé d’un seul mot sa place « naturelle » est :

– au temps « simples » après le verbe conjugué 

דער טאַטע קומט באַלד  /                     ער אַרבעט גיך          /                  דער לערער זאָגט אַזוי :

   L’enseignant dit ainsi :      /  Il travaille rapidement            /   Papa vient tout de suite.

– aux temps « composés » entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbe :

/ דער טאַטע וועט באַלד קומען.  Papa viendra tout à l’heure. 

 /   אויב ער וואָלט גיך געאַרבעט  S’il travaillait vite…

/  דער לערער האָט אַזוי געזאָגט  L’enseignant l’a dit ainsi.     

– Mais lorsqu’on désire souligner la manière dont une action est faite, l’adverbe est placé 

    – soit en 1e position

 באַלד וועט די באָבע זאָגן     /    אַזוי האָט דער זיידע געזאָגט

    – soit après la partie non conjuguée du verbe :

די באָבע וועט קומען באַלד   /  דער לערער האָט געזאָגט אַזוי :

2. s’ils’agit d’une locution adverbiale elle se place, aux temps composés, de préférence après la partie non conjuguée du verbe.

 ער האָט געאַרבעט מיט אימפּעט.  .             Il travaillait avec entrain  

ער וועט קומען מאָרגן אין אָוונט .     Il chantera demain soir.           

ער האָט אים דערזען פֿון דער ווײַטןIl l’a aperçu de loin.         .

B. Lorsqu’il y a 2 adverbes se rapportant au même verbe dont un adverbe de temps

1.  l’adverbe de temps vient avantl’autre lorsqu’on ne cherche pas à souligner un élément :

   איך בין  יעצט דאָ.  Je suis maintenant ici.             

  ער אַרבעט הײַנט גיכער.Il travaille plus vite aujourd’hui.         

איך האָב הײַנט גוט געאַרבעט.   J’ai bien travaillé aujourd’hui.                 

  זי האָט נעכטן שטיל געוויינט.        Elle pleurait hier en silence.                 

דער חזן [כאַזן] וועט מאָרגן שיין זינגען.   Le chantre chantera bien demain.  

2. l’un est un adverbe et l’autre une locution adverbiale :    

Sion intercale les deux adverbes entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbe, l’adverbe est placé après la locution adverbiale :

זי האָט אַ גאַנצע נאַכט שטיל געוויינט        Elle a pleuré silencieusement toute la nuit.            . 

איך בין נעכטן אין אָוונט דאָ געווען. J’étais ici hier soir.               

V- Place de la négation נישט 

La négation נישט  est une US. Elle peut porter sur (donc nier) chacun des différents éléments (différentes US) d’une phrase.

A.  Elle peut porter sur le verbeet donc nier l’action. נישט est alors placé:

– aux temps simples, après le verbe conjugué :

 ער שרײַבט נישט קיין בריוו דער מאַמען.    Il n’écrit pas de lettre à maman.     

גיי נישט אין קינאָ הײַנט אין אָוונטNe va pas au cinéma ce soir .                  .

– aux autres temps et modes, נישט   est placé entre l’auxiliaire et la partie non conjuguée du verbe (le plus souvent juste avant cette dernière)

ער  האָט נעכטן נישט געשריבן קיין בריוו צו דער מאַמען. 

ער וועט מאָרגן זיכער נישט  גיין אין קינאָ אין אָוונט.

 זי וועט נישט  גיין אין קינאָ הײַנט אין אָוונט.

B.La négation peut porter sur n’importe quel élément de la phrase et se place juste avant l’élément qui est nié. En français cette négation d’un terme se fait souvent par : ce n’est pas…. que/qui 

 La négation peut porter :

–  sur le sujet :…..     ce n’est pas lui qui a écrit une lettre                נישט ער  האָט געשריבן אַ בריוו.

– sur le COD :      ce n’est pas une lettre qu’il a écrite….          .. נישטקיין בריוו האָט ער געשריבן      

sur une autre unité syntaxique :

  Ce n’est pas à maman que tu as écrit.                    נישט דער מאַמען  האָסטו געשריבן.

Ce n’est pas hier qu’il a écrit une lettre. נישט נעכטן האָט ער געשריבן אַ בריוו.                              

נישט אים האָט ער געמיינט און נישט שטאַרק געגלויבט אויב דאָס איז אַפֿילו אַ גענעראַל….

Ce n’est pas à lui qu’il avait pensé et il ne croyait pas très fort qu’il fût un général 

 C – Places respectives des pronoms personnels, des adverbes et de la négation

  1. Dans la phrase « courante » (sujet + verbe + compléments …), lorsque plusieurs de ces éléments sont présents, viennent successivement après le verbe conjugué : les pronoms compléments, les adverbes et la négation

a) les pronoms

    – les pronoms personnels compléments direct (accusatif) puis indirect (datif)

איך גיב עס דיר     je te le donne.    איך האָב עס דיר געגעבן .Je te l’ai donné.    

 – les pronoms indéfinis compléments (lien)

  דו האָסט מיט עמעצן  גערעדטTu as parlé avec quelqu’un.                . 

ער האָט יעדן איינעם געגעבן אַ העפֿט.  Il a donné un cahier à chacun.        

איך  האָב אַלץ געזען. J’ai tout vu.                                 

זי וועט  אַלעמען אַלץ דערציילן.      Elle racontera toutà tout le   monde.          

 – les pronoms indéfinis « négatifs » (avec נישט) lien. 

מיר וועלן קיינעם נישט ווײַזן.     Nous ne le montrerons à personne.            

זיי האָבן גאָרנישט (נישט)  געזאָגט.   Ils ne nous ont rien dit

.

Lorsque la phrase comporte un pronom personnel et un pronom indéfini, c’est le pronom personnel qui vient en premier :

דו האָסט עס עמעצן געזאָגט.    זיי האָבן אונדז גאָרנישט (נישט) געזאָגט

Remarque. Après גאָרנישט,  la négation נישט  peut être répétée pour renforcer la négation.

b) – puis les adverbes (lien)

ער האָט  עס  ערגעץ געפֿונען.  Il l’a trouvé quelque part.                          

זי וועט עס דיר מאָרגן  ברענגען.                        Elle te l’apportera demain.

 איך וויל אַז דו זאָלסט עס שטענדיק געדענקען.   Je veux que tu t’en souviennes toujours. 

A signaler 2 adverbes indéfinis « négatifs » (avec נישט)

איך האָב עס אין ערגעץ נישט געפֿונען.  Je ne l’ai trouvé nulle part.    

 איך וועל עס אים קיין מאָל נישט געבן.   Je ne le lui donnerai jamais.   

 c) – enfin la négation avant la partie non conjuguée du Verbe

איך האָב עס דיר נישט געגעבןJe ne te l’ai pas donné.                                       .

איך וועל עס אײַך הײַנט נישט זאָגןJe ne vous le dirai pas aujourd’hui.             .

ער וועט עס אים פֿרײַטיק זיכער נישט דערציילן.

ער וועט עס אים זיכער נישט דערציילןפֿרײַטיק אין אָוונט  .

    Il ne le lui racontera certainement pas vendredi soir. 

Au présent, les trois éléments placés après le verbe conjugué restent dans le même ordre :

איך גיב עס דיר נישטJe ne te le donne pas.                           

ער דערציילט עס אים זיכער נישט. Il ne le lui raconte certainement pas.           

Remarque 1 : Lorsque plusieurs éléments « négatifs »  (pronoms ou adverbes avec נישט) se suivent, seul persiste la négation du dernier élément :

מיר האָבן עס קיין מאָל קיינעם נישט געוויזן.             Nous ne l’avons jamais montré à personne. 

איר האָט אים אין ערגעץ קיין מאָל  נישט געטראָפֿן. Vous ne l’avez jamais rencontré nulle part.     

Remarque 2 : Le pronom קיינער…נישט  sujet : 

La négation étant obligatoirement placée avant la partie non conjuguée du verbe, seul קיינער   occupe la place1.   

קיינער האָט עס מיר נישט געזאָגט       Personne ne me l’a dit.                      

Une seule unité syntaxique peut occuper la place 1

קיינער האָט עס מיר קיין מאָל נישט געזאָגט Personne ne me l’a jamais dit.                

קיינער האָט אים אין ערגעץ נישט געזען.          Personne ne l’a vu nulle part.          

קיינער האָט אים קיין מאָל אין ערגעץ נישט געזען  Personne ne l’a jamais vu nulle part.     

Lorsque la 1e place est « occupée », le sujet קיינערest déplacé après la partie conjuguée du verbe et les pronoms personnels complément.

נעכטן האָט עס מיר קיינער נישט געזאָגט  

קיין מאָל האָט אים קיינער אין ערגעץ נישט געזען.

Le pronom קיינערpeut-être COD ou COI (קיינעם)

איך האָב דיך נעכטן נישט געזען. איך האָב נעכטן קיינעם נישט געזען.

Je ne t’ai pas vu hier. Je n’ai personne hier.

זי וועט עס דיר מאָרגן זאָגן. זי וועט עס מאָרגן קיינעם נישט זאָגן

Elle te le dira demain. Elle ne le dira à personne demain.

Remarque 3 : Le pronom גאָרנישט   en 1e position est peu utilisé dans la langue parlée, mais n’est pas rare dans les textes littéraires. 

  • Lorsque גאָרנישט   est sujet on construit de préférence la phrase avec le   עס explétif.

גאָרנישט וועט אים שוין העלפֿן“ (שלום אַש)  => עס וועט אים שוין גאָרנישט העלפֿן.

Rien ne l’aidera plus 

גאָרנישט וועט מיך פֿאַרהאַלטן“ (ווערבלון) => עס וועט מיך גאָרנישט פֿאַרהאַלטן.

Rien ne me retiendra

און גאָרנישט האָט אים נישט אינטערעסירט (ד. פּינסקי).=> און עס האָט אים גאָרנישט נישט אינטערעסירט.

  Et rien ne l’intéressait.       

  • Mais גאָרנישט    peut aussi être complément :                   

–  גאָרנישט האָב איך נישט באַמערקט (פינסקי)Je n’ai rien remarqué.             

–  גאָרנישט ווייס איך נישט.        (פּינסקי).. Je ne sais rien.                   

 גאָרנישט האָב איך נישט געקענט זיי העלפֿן. Je ne pouvais les aider en rien.               

Dans une conversation habituelle toutes ces phrases commenceront par le sujet.

איך האָב גאָרנישט (נישט) באַמערקט /  איך ווייס גאָרנישט (נישט) /  איך האָב זיי גאָרנישט (נישט) געקענט העלפֿן.

  1. lorsque la phrase commence par un élément qu’on désire mettre en valeur (donc en 1e P), 

le verbe conjugué garde sa 2e place,  

– le sujet (nom ou pronom) vient en 3e place juste après le verbe conjugué 

– puis viennent les pronoms personnels compléments, les adverbes, la négation

a) si l’adverbe est en 1e position, après le sujet, en 3e positions  viennent les pronoms personnels, éventuellement un autre adverbe, puis la négation :

הײַנט גיב איך דיר נישט דאָס בוך.  Aujourd’hui je ne te donne pas le livre.                   

נעכטן האָב איך עס דיר נישט געגעבן.                  .Hier je ne te l’ai pas donné.

מאָרגן  וועלאיך עס אײַך נישט זאָגן Demain je ne vous le dirai pas.                . 

מאָרגן וועט ער עס זיכער קיינעם נישט זאָגן.   Demain il ne le dira certainement à personne.    

Particularité des 2 adverbes « négatifs » : la négation étant obligatoirement placée immédiatement avant la partie non conjuguée du verbe, seule la 1e partie de l’adv est placée avant le verbe (même structure que le pronom קיינער… נישט  lorsqu’il est sujet) :

קיין מאָל וועל איך אַזוי נישט רעדן.      Jamais je ne parlerai ainsi.               

אין ערגעץ האָב איך  אַזוינס /עס נישט געזען. Nulle part je n’ai vu cela.      

b) si un pronom complément est en 1e position, après le sujet en 3e position, viennent les adverbes 

דיך וועל איך מאָרגן אײַנלאַדן און אים וועל איך קיין מאָל נישט אײַנלאַדן.

Toi, je t’inviterai demain et lui je ne l’inviterai jamais.

קיינעם וועל איך עס פֿונדעסטוועגן קיין מאָל נישט דערציילן.

Cependant je ne le raconterai jamais à personne.

VI –Ordre des mots à l’intérieur d’une Unité Syntaxique.  

A– Places « imposées » dans une unité syntaxique

1. Lorsque plusieurs adjectifs se rapportent à un substantif, ils sont placés dans un ordre donné précis qu’on ne peut modifier :

אַלע מײַנע דרײַ עלטערע ברידער לעבן אין פּאַריז.

Immédiatement avant le substantif vient l’adjectif qualificatif, puis en s’éloignant du nom viennent le numéral, puis le possessif et au tout début de la phrase אַלע 

2. Lorsqu’un adverbe se rapporte à un adjectif, l’adverbe précède l’adjectif

     Si l’ensemble est introduit :

a)  par l’article défini, aucune inversion de ces éléments n’est possible :

די זייער שיינע פֿרוי .    La très belle femme.                        

דער טיף אינטערעסאַנטער ראָמאן. Le roman profondément intéressant.          

דאָס אויסערגעוויי׳נטלעך קלוגע קינד.L’enfant extraordinairement intelligent.     

b) par l’article indéfini et un adverbe d’intensité ou de manière :

– avec les adverbes  זייער, גאָר, גאַנץ l’article indéfini peut précéder ou suivre l’adverbe : 

אַ זייער הויכער באַרג / זייער אַ הויכער באַרג.       Une très haute montagne.  

אַ גאַנץ גרויס הויז  /  גאַנץ אַ גרויס הויז.              Une assez grande maison. 

אַ גאָר שיינע פֿרוי  / גאָר אַ שיינע פֿרוי.           Une très belle femme.              

– avec l’adverbe צו   l’article précède toujours l’adverbe :

אַ צו שווערע אַרבעט  / אַ צו קליינע דירה .Un travail trop difficile.  Un appartement trop petit.   

3. Lorsqu’un nom au cas possessif et un adjectif se rapportent à un substantif, le possessif estplacéavant l’adjectif qui précède immédiatement le substantif :

מרימס שיינע האָר  Les beaux cheveux de Myriam.         .

דעם טאַטנס גרויס בוך       Le grand livre de papa.     .   

4. Lorsque deux compléments introduits par des prépositions se rapportent à un nom, le complément introduit par פֿון précède le 2e complément :

דער נצחון [ניצאָכן] פֿון די פֿאַראייניקטע שטאַטן איבער דײַטשלאַנד . 

La victoire des Etats-Unis sur l’Allemagne.  

די פֿאָרשטעלונג פֿון דער פּאַריזער טרופּע אין לאָנדאָן.

La représentation de la troupe parisienne à Londres.      

די רײַזע פֿון אַלע אייניקלעך צו דער באָבען.  

                                  Le voyage de tous les petits-enfants (pour aller) chez grand-mère.  

5. Un déterminant (lien avec note de la p.1)introduit par une préposition suit le substantif auquel il se rapporte :

ער טראָגט אַ מאַנטל מיט גאָלדענע קנעפּ   Il porte un manteau avec des boutons dorés.     

ער טראָגט מיט גאָלדענע קנעפּ אַ מאַנטל   mais est impossible :

6. Lorsqu’un nom propre est suivi :

a)  d’un autre nom propre au possessif, il forme avec lui une seule US. Il indique qu’il existe un lien de parenté entre les deux personnes et peut être considéré comme une sorte de nouveau nom propre composé :

שלמה ר׳חיימס [שלוימע רעב כאַיִמס] Shloymè le fils de Reb Khaym                   

מאָטל פּייסי דעם חזנס [כאַזנס]       Motl le fils du chantre Peysi.                 

b) d’un adjectif ou d’un substantif (l’un et l’autre précédés de l’article défini), il forme une seule US et peut être considéré comme une sorte de nouveau nom de famille. 

– nom suivi d’un adjectif et d’un article : tous deux se déclinent  

שלמה [שלוימע] דער גראָבער /  מיט שלמה דעם גראָבן Shloymè le gros /avec Shloymè le gros          

קיילע די קליינע   /  מיט קיילע דער קליינערKeylè la petite  / avec Keylè la petite                            

– nom suivi d’un nom précédé d’un article qui se décline seul : 

שלמה דער שוסטער /  מיט שלמה דעם שוסטער   Shloymè le cordonnier / avec Shloymè le cordonnier

מרים די קעכין  /  מיט מרים דער קעכין Myriam la cuisinière / avec Myriam la cuisinière              

B–Mise en relief d’un élément dans une US.

1. Lorsque plusieurs adjectifs se rapportent à un substantif celui qu’on veut mettre en exergue est placé le plus près du substantif (Y. Mark)

Lorsqu’on dit :     דאָס קליינע ווײַסע ציגעלע   on veut insister sur la blancheur de la chevrette 

Alors qu’en disant         דאָס ווײַסע קליינע ציגעלע, on insiste sur la petitesse 

Mais dans la phrase :    דאָס קליינע, ווײַסע, שיינע ציגעלע    les virgules indiquent que les 3 adjectifs ont la même importance.

Dans tous les cas le substantif avec ses 3 ou 4 déterminants forme une seule US.

   2. Les adjectifs qualificatif, possessif, numéral, le quantitatif, avec parfois répétition de l’article peuvent être placés après le substantif auquel ils se rapportent. Le but en est toujours le même : souligner l’élément qui est déplacé et ne se trouve plus à sa place naturelle.

אַ שרײַבער איז ער אַ גרויסער.                             Il est (vraiment) un grand écrivain.               

ער האָט פֿאַרלוירן די מתּנה די שיינע(זיינע)                . Le beau cadeau il l’a perdu              

איך האָב נישט געזען דעם ברודער דײַנעם.      Je n’ai pas vu ton frère.           

(et selon l’intonation peut exister une tonalité de suspicion, de désapprobation envers le frère…).                

        Mais sont équivalents (Y.M.) :

ער האָט געקויפֿט פֿינף ביכער / ביכער פֿינף.Il a acheté cinq livres .                                        

ער האָט אויסגעטרונקען אַ גלאָז ווײַן / ווײַן אַ גלאָזIl a bu un verre de vin.             

CONJONCTIONS et « MOTS OUTILS » 

(occupant la « place zéro » dans la proposition)

Ces mots sont suivis du sujet du verbe (place 1) puis du verbe conjugué (place 2) dans les phrases affirmatives

אַביPourvu, du moment que *וווּהיןOù (avec mouvement)
אָבערMaisוויDès que
אָדערOu*ווי / ווי אַזויComment
אָדער….אָדערOu bien….ou bien     ווי באַלדEtant donné que
אויבSiווי נאָרDès que                     
אוןEtווײַלParce que
אַזQue*וויפֿלCombien
אַזוי וויEtant donné que         *וועןQuand
אַזוי לאַנג וויAussi longtemps que* (*) ווערQui
איידערAvant queזינטDepuis que                
אַפֿילו [אַפֿילע]Même**כּדי [קעדיי]Afin que/de
באַלד וויAussitôt queכּל זמן [קאָל זמאַן]Aussi longtemps que
ביזJusqu’àכאָטשBien que
*ביז וואַנעןJusqu’où*(ה)למאיPouRemarque   uoi,
בלויזSeulementמחמת [מאַכמעס]Parce que
בעת [בייס]Pendant queנאָך דעם וויAprès que
בשעת [בעשאַס]Pendant queנאָרMais, seulement
**בּתּנאי (אַז) [בעטנאַי]A condition queניט….ניט אי…..איNi….…ni        Et…….et
גלײַך וויAussitôt queסײַדןA moins que , sauf    si
הגם [האַגאַם]Bien queפֿאַר דעם ווי     Avant que             
*וואָס  (*)וואָס / וועלכערQue*פֿון וואַנעןD’où
*וואָס פֿאַר אַ * / *סאַראַ*Quel*ציSi, est-ce que
*וווּצײַטDepuis que

 Sont marqués d’un * les « mots-outils » qui peuvent être utilisés dans des phrases interrogatives ou affirmatives. Ce n’est que dans la phrase affirmative que le sujet précède le verbe  (comme en français)  

     Que fait-il ?  Je sais ce qu’il fait.                  וואָס טוט ער ?  איך ווייס וואָס ער טוט.    

וויפֿל קאָסט דאָס בוך ?   איך ווייס וויפֿל דאָס בוך קאָסט. 

 Combien coûte ce livre ? Je sais combien ce livre coûte.                                                                               

וואָס (*) lorsqu’il est pronom relatif n’est un mot zéro que lorsqu’il est complément direct ou indirect. (voir chap. « Pronoms » p.15 pour l’emploi des pronoms relatifs וואָס / וועלכער/ ווער )

2°    Sont marqués de **  les mots-outils qui sont suivis du verbe au subjonctif en yiddish. 

כּדי דו זאָלסט קענען ייִדיש, מוזסטו שטודירןAfin que tu saches le yiddish, tu dois étudier            

איך גיב עס דיר בתנאי אַז דו זאָלסט מיך צו רו לאָזן   

Je te le donne à condition que tu me laisses tranquille.

Tous les autres sont suivis des divers temps de l’indicatif (alors qu’en français le subjonctif peut s’imposer)

כאָטש זי זאָגט …… כאָטש ער האָט געזאָגט …. כאָטש ער וועט זאָגן אַז…..

Bien qu’il dise….. bien qu’il ait dit…….. bien qu’il (dira) dise….

3°   Sont marqués *….* => וואָס פֿאַר אַ  et sa contraction סאַראַ , ils  forment une unité zéro. Utilisés dans des phrases exclamatives, ils sont suivis d’un adjectif puis du sujet, le verbe conjugué étant alors placé en 3e   position.

וואָס פֿאַר אַ / סאַראַ  קלוגער דו ביסט !  Comme tu es intelligent !      

4° Plusieurs de ces « mots outils » peuvent se suivre en occupant toujours la « place zéro »

און אויב…. אָבער ווען…. און אַפֿילו אויב…    אָבער בלויז ווען/ ווײַל……

Et si…  Mais quand/ si…     Et même si … Mais seulement quand/parce que

איך וועל דיר עפּעס זאָגן אָבער בלויז אויב דו וועסט עס קיינעם נישט דערציילן.

Je te dirai quelque chose mais seulement si tu ne le racontes à personne.

Si une proposition commence par un autre mot (occupant alors la place 1) il sera suivi du verbe conjugué (place 2) puis du sujet (place 3)

(Ces « règles » n’épuisent évidemment pas toutes les possibilités de construction de la phrase yiddish, mais si elles sont appliquées, la phrase sera « juste »(. 

TABLE DES MATIERES

Notion d’unité syntaxique ……………………………………………………………..  p.1

Notion de mots « zéro »……………………………………………………………….   p 2

I – Place du verbe conjugué   ………………………………………………………….  p 3

    A – Le verbe conjugué en 2e  position  …………………………………………….    p 3

1. Des exemples  (p 3)  2. Le mot עס  (p 4)

    B – Le verbe conjugué en 1e position   ……………………………………………..  p 5 

1. Manière simple d’exposer la suite d’un récit (p 5)

2. Manière d’introduire un ton différent, une coloration affective (p 8)

3. L’inversion verbe-sujet peut aussi être une inversion conditionnelle (p 8), 

interrogative (p 9), exclamative (p 9), phrase incise (p 9)

4. Impératif et 3e   personne du singulier (p9)

   C – Le verbe conjugué en 3e    position   ……………………………………………..  p 10

    D – Place des invariables verbaux  ………………………………………………….  p 11

1. place du participe ou de l’infinitif (p 11) 2. Place du coverbe (p 12)

3. place du pronom זיך (p 13)     4. Eléments du verbe périphrastique (p 15)

5. dans les aspects (p 16) 

II – Place du sujet     ……………………………………………………………………..p 16

III – Place du complément d’objet..…………………………………………………… p 18

IV – Place des Adverbes   ……………………………………………………………..  p 20

V  – Place de la négation נישט  …………………………………………………………  p 20

Place respective des pronoms personnels, adverbes, négation (p 21)

VI – Ordre des mots dans l’unité syntaxique …………………………………………..  p 24

Tableau des mots « zéro »   ……………………………………………………………    p 26